• Chapitre 6

     

      << Bourgeon de Nuit! >>

    L'apprentie guérisseuse se retourna. Sa soeur, Belle Patte, venait d'apparaître derrière elle. La petite chatte noir s'approcha de sa soeur.

    << Qu'il y a-t-il? 

    - Perle Rousse va mettre bas! Fleur de Papillon m'a dit de te prévenir. >>

    Le coeur de Bourgeon de Nuit fit un bond.

    << Mais..... elle a le mal blanc! s'étonna-t-elle.

    - Viens vite! la pressa sa soeur. Fleur de Papillon a besoin de toi! 

    - J'arrive. >>

    L'apprentie guérisseuse se pencha pour prendre les pousses de consoude et de thym qu'elle venait de ramasser, avant de suivre sa soeur. En rentrant au camp, l'apprentie guérisseuse se hâta de se diriger vers la pouponnière. Belle Patte, elle, rejoignit son mentor, Coeur Noble, qui était assis à l'entrée de la pouponnière. Sa queue frémissait nerveusement et ses petits yeux inquiets ne quittaient pas l'entrée de la pouponnière. C'est sans doute lui, le père. compris Bourgeon de Nuit. Et elle entra. Perle Rousse était couchée sur le flanc, elle haletait. Fleur de Papillon se tenait au dessus d'elle, quelques graines de pavot à ses pattes. L'apprentie rejoignit son mentor en quelques bonds. Elle n'eut pas besoin de demander à son mentor où s'en était. Le nez de la reine rousse coulait abondamment, ses yeux était petits et emplis de larmes. Perle Rousse respirait difficilement. Bourgeon de Nuit en eut le coeur brisé. Et si la reine mourrait, ses petits aussi. Pour le moment, la mise à bas n'avait pas commencée, mais même si les chatons naissaient, ils mourraient sans mère. Il n'y a ait aucune autre reine qui pourrait les allaiter.  

    << Va me chercher du pas-d'âne. ordonna Fleur de Papillon. Ainsi que de l'herbe aux chats. Nous devons la sauver. >>

    Bourgeon de Nuit fila aussi vite que possible. Elle prit les herbes le plus vite possible, si bien qu'elle éparpilla les plantes de la réserve. Je les tirais toute à l'heure.   se promit-elle. Et elle repartit à toute à l'heure, bousculant Coeur Noble qui ne réagit même pas. Elle déposa les plantes devant son mentor. Fait vite s'il te plaît! voulut-elle crier. Ô Tribu des Cieux, s'il vous plaît ne prenez pas la vie de Perle Rousse. pria-t-elle silencieusement.

    << Donne lui donc le pas-d'âne, je me charge de lui administrer l'herbe aux chats et la bourrache. >> ordonna son mentor.

    Bourgeon de Nuit prit les feuilles de pas-d'âne et entreprit à les mâcher, elle ouvrit ensuite la gueule de la blessée pour qu'elle le mange. Avale ça et ça ira mieux. 

    Perle Rousse fut prise de convulsions. Que ce passe-t-il? s’inquiéta l'apprentie. Puis bientôt, les convulsions se transformèrent en contractions et un petit chaton blanc rayé de gris foncé apparut. Fleur de Papillon  se précipita vers le petit qu'il couvrit de coups de langues effrénés.

    << Va chercher Coeur Noble, il faut réchauffer le petit et l'écarter de sa mère. >> miaula Fleur de Papillon. 

    Bourgeon de Nuit fila sans attendre, dehors, elle fit signe au jeune père de venir et retourna à l'intérieur. Fleur de Papillon donnait des graines de pavot à la malade. Le chaton était couché dans un coin de la pouponnière, il se tortillait faiblement, un autre chaton, gris sombre était couché près de lui.  Fleur de Papillon fit signe à son apprenti de sortir. Bourgeon de Nuit obéis, et avec un dernier regard vers Perle Rousse, elle sortie. Le coeur gros, elle se dirigea vers un coin du camp, où elle se laissa tomber, sans pour autant quitter des yeux la pouponnière. Le temps que son mentor sorte de la pouponnière, le soleil se couchait déjà. Bourgeon de Nuit était si inquiète qu'elle n'avais pas bougé. En voyant son mentor arriver, elle bondit à sa rencontre.

    << Alors? fit-elle avec espoir.

    - Perle Rousse est sauvée. Deux de ses petits aussi. la rassura Fleur de Papillon.

    - Deux? Il y en avait plus?

    - Oui, un petit chaton écaille. >> Elle désigna Coeur Noble qui sortait de la pouponnière, un tas de fourrure à la gueule. << Elle n'a pas survécu, elle est morte-née. >>

    Bourgeon de Nuit fut saisi de tremblements.

    << T u n'as pas à tant vouloir, miaula son mentor en lui donnant un coup de langue entre les oreilles. Tu t'es très bien débrouillée. Je n'y serais jamais arrivée sans toi. Ne te dit pas que tu as laissée une âme mourir, mais que tu as aidée à sauver trois autres vies. >>

    Mais pour Bourgeon de Nuit c'était plus que cela. Le coeur gros, elle se dirigea vers sa tanière. Pour la première fois, elle se demanda si être guérisseuse était vraiment une bonne idée.

     

    << Bourgeon de Nuit, apporte moi de la mousse trempée, s'il te plaît. >> miaula Fleur de Papillon.

    La jeune apprentie se dépêcha, elle prit une petite boule de mousse qu'elle trempa dans l'eau de la mare, avant de rejoindre son mentor. Fleur de Papillon était installée près de Perle Rousse. La reine allait mieux, sa fièvre avait baissée dans la nuit et elle toussait moins. Ses chatons, eux, étaient couchés sur une litière, un peu plus loin. Ils braillaient. Ils ne s'approchaient de leur mère seulement pour téter, les guérisseuses y veillaient. Bourgeon de Nuit déposa la boule de mousse humide sur le sol, pour que Perle Rousse puisses boire. Tandis que la malade lapait les gouttes d'eau, Bourgeon de Nuit risqua un oeil dehors. La tribu était rassemblée pour rendre hommage à la petite chatonne écaille, morte-née. Coeur Noble c'était levé pour prendre la parole.

    << J'aimerais, si tu le permet Ciel d'Orage, lui donner un nom. bafouilla le jeune père. >> Le chef acquiesça. << Ce seras Petite Émeraude >> miaula Coeur Noble.

    Il baissa la tête, accablé de chagrin.

    << Tribu des Cieux, accueille Petite Emeraude parmi tes rangs, elle aurait fait une grande guerrière. >> clama Ciel d'Orage.

    Et si elle aurais voulu être guérisseuse? se demanda la petite chatte noire. Rien ne nous dit qu'elle aurait était guerrière. En tout cas, Tribu des Cieux, apportaient lui chaleur et réconfort. L'apprentie se concentra sur sa tâche : sauver Perle Rousse et les chatons pour éviter une nouvelle veillée. Elle alla se lover contre les petits pour les réconforter. Tout en leur léchant le front, elle se posa une question. Es ce que moi aussi, un jour, j'aurais des chatons à consoler et à aimer? 

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